Idées

POUR LE COMMERCE DE DEMAIN  

Quand les plus forts consommateurs en drive sont aussi les adeptes de la vente directe, quand les surfaces de vente et les taux de vacance augmentent en centre-ville et en périphérie, quand le commerce de proximité doit se ré-inventer, quand le digital a besoin

du magasin physique pour accélérer ses ventes, quand le commerce territorial ne peut plus se passer de vitrine numérique… c’est que le monde du commerce vit un sacré chamboulement, une (r)évolution sans précédent…

Pour s’y repérer et imaginer les espaces commerciaux de demain nous vous proposons de partager 36 mots qui risquent de changer (ou vont changer) le commerce de demain…

CO-RETAIL

Coworking, Coliving, … et désormais Co-Retail. Cette année le partage a aussi gagné les marques et enseignes. Shop in shop, combistores et autres concepts se démultiplient en s’inspirant du bon vieux modèle de la colocation. Finie l’ère du chacun chez soi, on s’allie pour générer plus de flux, on réduit les coûts de fonctionnement, mais surtout les marques et enseignesreviennent dans les espaces commerciaux jusque-là jugés moins intéressants. Car l’essentiel c’est d’être présent et au plus près du consommateur pour exister. De quoi envisager de nouvelles perspectives pour réenchanter le commerce physique des centres-villes, retail park et centres commerciaux en cette nouvelle décennie.

URBANISME ÉPHÉMÈRE

Une tendance de fond pour des aménagements de places, de rues vivants,
mouvants, qui évoluent au fil des saisons et surtout qui créent de la convivialité, du
lien social… Des espaces moins minéraux, des places qui retrouvent des fonctions
humaines, des aménagements moins coûteux et des transformations de l’espace
résolument impactantes en quelques jours voire quelques semaines… Place Travot à Cholet, Place de la République au Mans… On a testé et ça marche !

PHYGITAL

Le commerce physique a besoin du digital pour être lisible et le commerce digital a,
de plus en plus, besoin d’une présence physique pour booster ses ventes… après
des années d’opposition, les canaux on line et off line se connectent pour faire naître un nouveau mix : le phygital…avec à la clé de formidables opportunités pour ré-implanter des activités en coeur de ville mais aussi une extraordinaire obligation pour le commerce physique de construire son attractivité par une expérience on line.

GREEN COMMERCE

Le green business investit tous les champs de l’économie (avec aussi du
greenwashing)… chaque enseigne, chaque commerce, chaque centre-ville va devoir
réfléchir à son empreinte écologique, à l’origine de ses produits, à leur impact
environnemental… mais le commerce, en particulier de centre-ville a-t-il saisit
l’ampleur de ce changement ? A-t-il fait évoluer son aménagement par rapport
à cette aspiration nouvelle des citoyens ? A-t-il repensé ses gammes avec cette
lecture verte de plus en plus importante pour le consommateur ? La réponse est
peut-être dans la question.

SLOWING

Slow-Food, Slow-Mobility, … et bientôt Slow-City ? L’année 2020 ne sera-t-elle pas celle de la respiration ? Un contrebalancement qui au-delà de faire évoluer nos modes de vie (mobilités, consommation, cadre de vie, etc.) a également pour intérêt d’interroger notre rapport au temps, passant d’un objectif quasi permanent d’optimisation à un simple désir de bonification. Alors comme dit l’adage … « Hâtons-nous lentement ».

APPEL À PROJET

La ville de demain, le centre-ville de demain, la zone commerciale de demain ont un point commun : ils ne s’adapteront aux nouveaux usages qu’en intensifiant la coopération entre collectivité et investisseurs… Le rôle de la collectivité sera toujours de fixer un cap, un cadre mais elle aura peut-être moins les moyens de faire elle-même… Alors innovons dans les outils d’aménagement ou de gestion :
SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), APUI (Appel à Projet Urbain Innovant), AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt), les villes ont plus que jamais des solutions pour une coopération public/privé qui accélérera la transformation de l’espace.

HOSPING

Contraction de shopping et hospitalité, le hosping marque le passage de l’ère du
transactionnel à celle du relationnel. Parce qu’à compter de 2020, il nous semble primordial de penser les points de vente comme lieu de relations sociales entre la marque, les commerçants et leurs clients. Le point de vente doit avant tout devenir un lieu de proximité, d’échanges, de services et d’expériences. On n’y vient plus uniquement pour acheter mais pour rencontrer d’autres clients et passer un
bon moment. Nous sommes convaincus qu’il ne s’agira plus de raisonner en CA/m² mais en nombre de relations et de services générés/m².

ELU(S)

A n’en pas douter l’année 2020 sera l’année des ELU(s)… comme Espaces de Logistique Urbains… des espaces à imaginer pour mieux prendre en compte les flux de marchandises dans la ville. Entre flux de livraisons de colis pour les commerces,
pour les commandes des particuliers, pour les commerces pratiquant la vente en ligne, ce sont près de 500 rotations par jour de véhicules sur l’espace public d’une ville de 25 000 habitants. Alors on réfléchit zone de stockage déportée ou zone de stockage mutualisée pour les commerces ? Zone de groupage / dégroupage en périphérie ? Avec les nouveaux élus, nous aurons un nouveau défi à relever pour créer ces ELU(s).

SECONDE VIE

Les sites de vente en ligne de produits déjà utilisés explosent, les enseignes créent des corners de revente de biens de seconde main, les recycleries fleurissent… Par
contrainte financière ou par choix d’une consommation responsable, 50 % des
français ont acheté au moins un produit d’occasion en 2019… Une tendance de
fond de la seconde vie des produits qui crée un nouveau circuit de vente, un circuit
bis auquel le retail devra s’adapter tant il est le marqueur d’un changement de
pratiques de consommation. Pour le recyclage de mes produits en centre-ville,
je fais comment ?

UNE PÉRIPHÉRIE À RÉ-INVENTER

Marqueur du modèle de consommation des trente dernières années, les périphéries
se retrouvent en première ligne face aux changements des modes de consommation. Recherche d’espaces plus agréables, plus apaisés, envies de surfaces de vente à taille plus humaine, modes de consommation nouveaux où l’affectif prime sur le pratique… Quel avenir voulons-nous donner à nos
zones commerciales si on ne relève pas le défi de leur mutation dès aujourd’hui ? Entre moins de zones commerciales (donc des zones à reconvertir avec de formidables potentiels fonciers), des zones plus mixtes conçues comme un morceau de ville avec de l’habitat, des espaces de loisirs… Les idées sont multiples à nous de les ré-inventer avec vous.

ZAN

ZAN comme Zéro Artificialisation Nette, du nom de l’objectif fixé par le plan Biodiversité. Une trajectoire qui devra être suivie par les documents d’urbanisme. Un objectif qui appelle des mesures ambitieuses pour favoriser le renouvellement urbain et la densification de l’habitat et renaturer les espaces artificialisés laissés à l’abandon… Un objectif qui va réduire les possibilités d’extension urbaine, qui va donner une priorité aux centres-villes et qui va nécessiter d’équilibrer densification et désirabilité !

RÉVERSIBILITÉ

Nous croyons à l’urbanisme réversible, à des aménagements plus simples qui
peuvent évoluer au fil du temps, aux rues piétonnes le week-end et circulantes la
semaine… Nous croyons aux documents d’urbanisme avec des objectifs clairs
mais construits autour des principes de conditionnalité qui font vivre les règles en
fonction d’indicateurs. Dans une économie de cycles de plus en plus courts, face à
une évolution accélérée des modes de vie, pourquoi chercherions-nous toujours et
encore à figer les règles, les aménagements pour des décennies ?

SERVICIEL

Vêtement de marque pour 4 jours ou un mois, voiture partagée, scooter en libreservice… Être riche d’être libre, vivre sans engagement pour s’adapter aux nouveaux parcours de vie devient une tendance de fond de la consommation. Une tendance qui va obliger à repenser la dimension servicielle du retail. Qu’est-ce qui aura le plus d’importance demain le produit ou l’offre de services qui l’accompagne ?

INSTAGRAMMABLE

Changement de cap essentiel : la notoriété, l’e-réputation… c’est désormais le client, le citoyen, le consommateur qui la font. Développer l’attractivité c’est aujourd’hui plus que jamais stimuler des ambassadeurs digitaux. Théâtraliser un centre-ville ou un espace commercial rien de tel pour booster la visibilité sur les réseaux sociaux. Créez l’évènement et vos clients feront le reste !

CO-LLECTIF…

Co-living, co-working, co-construction l’ère de l’individualisation a vécu. Le co-llectif reprend la main comme une contrepartie à un monde de plus en plus digitalisé mais aussi pour gagner en flexibilité et s’adapter à une économie, à une vie faite de cycles courts… Un défi à relever pour imaginer l’habitat de demain, les espaces de travail de demain dans les villes et les centres-villes d’aujourd’hui.

DÉSIRABILITÉ

Se faire désirer voilà tout le sens des défis de demain pour les centres-villes ou les
nouveaux quartiers… Les stratégies d’attractivité pensaient logements, commerces, espaces publics… La désirabilité englobe une vision beaucoup plus large intégrant la culture, les déplacements, la place de l’enfant… toute une somme d’aménités essentielles qui doivent se travailler en intégrant mieux les modes de vie et les nouveaux usages.

ATAWAD

ATAWAD comme la contraction d’Anytime, Anywhere, Anydevices qui signifie n’importe quand, n’importe où, sur n’importe quel terminal… ATAWAD comme le symbole d’une consommation qui change, qui oblige à repenser le commerce dans son omnicanalité et qui donne quelques cheveux blancs à un autre anglicisme : no parking, no business.

INFLUENCEUR

Et si l’année 2018 avait marqué la fin des stratégies de communication classiques ? Et si la communication d’un site commercial, d’une marque, d’un centre-ville reposait désormais sur l’activité d’influenceurs sur le net ? Et si le manager 2.0 du centre-ville était d’abord un influenceur ?

OMNICANALITÉ

Quand les pure-players du Web réinvestissent les leviers du commerce physique, quand le commerce de détail ne peut vivre sans le digital, quand les market-places de centre-ville ne fonctionnent que si elles sont associées à un service de livraison à domicile, c’est que les canaux de distribution se croisent et s’entrecroisent pour dessiner un commerce de demain adapté aux nouveaux modes de vie.

LA NOUVELLE PROXIMITÉ

La proximité c’est être plus proche physiquement des consommateurs, c’est surtout être adapté aux nouveaux temps sociaux. Les commerces de centre-ville sont ouverts 22% du temps disponible des actifs pour consommer, 35% pour les grandes surfaces… Il est l’heure de repenser les horaires d’ouverture des commerces pour capter les formidables potentiels de l’économie de proximité.

L’HEURE DU CHOIX

Doit-on continuer à produire des zones commerciales comme hier ou doit-on imaginer un nouveau modèle pour ces espaces de périphérie. Deviendront-ils
multifonctionnels à l’image d’un centre ville ? Développeront-ils une hyper
théâtralisation ou un hyper-positionnement loisirs ? Habiterons-nous demain des
espaces commerciaux ? Un peu de tout ça sûrement pour s’adapter à un nouveau
modèle de consommation !

LA FIN DE LA PÉRIPHÉRISATION ?

Pourquoi diluer la ville comme on le fait depuis des années ? Pourquoi tant péri-urbaniser ? Pourquoi éloigner les services de l’habitat, les commerces des services ? La ville se caractérise justement par l’intensité de ses fonctions. Une ville, un centre-ville, un centrebourg doit être par essence intensif… La périphérisation n’est-elle pas un modèle daté source de profondes ruptures sociétales ?

CIRCULAIRE

Economie circulaire pour des villes plus frugales, communication circulaire entre les citoyens, les institutions pour des villes plus connectées et réactives, coopérations entre les acteurs… Et si l’avenir de la revitalisation des coeurs de
ville résidait dans la suppression des silos qui bloquent la créativité ? Et si l’avenir de la revitalisation des coeurs de ville résidait dans le développement d’une intelligence collective et circulaire au delà des domaines d’activités de chacun ?

CULTURE BOOSTER

Qu’est-ce qui nous relie à la ville ? Ses commerces ? Un peu moins à l’heure de
l’hyperchoix boosté par le digital. La culture et la convivialité ? Certainement… Oui osons parler de la culture comme accélérateur de fréquentation, osons parler d’une culture qui met au coeur de sa stratégie la convivialité, osons parler du marketing culturel de nos villes… Et puis Libérons la créativité !

LE POUVOIR DE DIRE NON

Avec le digital, le consommateur (re) devient roi et se dote de nouveaux pouvoirs dont celui de dire non au commerce territorial qui ne s’adapterait pas à ses modes de vie. On réfléchit horaires, services et adaptation aux nouveaux temps sociaux ?

ENCHANTER LE CONSOMMATEUR

Qu’est-ce qui est le plus important aujourd’hui, l’achat ou l’expérience shopping ?  Passer à la caisse ou passer un bon moment ?

NOCTAMBULER

Avec 70% des achats du quotidien réalisés en France entre 17h et 20h, à quelle heure le commerce doit-il être en pleine forme ? Quand il fait jour ou moins jour ?

L’À PEU PRIX

Pourquoi courir après des prix plus bas que bas alors que le consommateur ne connait pas (à 10% près) le vrai prix de ses produits du quotidien ?
D’ailleurs le consommateur cherche-t-il des prix toujours plus bas ou cherche-t-il la promotion, la bonne affaire ?

LA FIN DU LIBRE-SERVICE

Conciergerie, livraison à domicile… Et si 2017 avait marqué un changement
de modèle dans lequel le commerce ira de plus en plus vers le consommateur ?
Et si 2018 était l’année de l’innovation pour les nouveaux services à la clientèle ?

DE CUEILLETTE À CONQUÊTE

Mobilités quotidiennes, mobilités professionnelles et mobilités familiales, pôles d’emploi de plus en plus éloignés des pôles de vie… Et si la fidélité n’existait
plus ? Et si tout n’était plus que conquête ?

ROC-ON OU ROC-OFF

Recherche On-line et Consommation achat Off-line ou bien l’inverse ? Les Roc-Off et les Roc-On co-habitent mais les Roc-Off sont aujourd’hui les plus présents en France… Bienvenue dans l’ère du Web to Store.

FILLE OU GARÇON ?

Les familles avec enfants font partie des segments de population les plus consommateurs sur le net et souvent les moins consommateurs en centre-ville.
N’aurait-on pas omis la ludicité des centre-villes, des restaurants et des espaces commerciaux ?
N’aurions-nous pas omis que, fille ou garçon, l’enfant était un prescripteur ? Ne serait-il pas intéressant de mieux prendre en compte la place de l’enfant dans les opérations urbaines ?

HYBRIDE ET VOUS ?

Pourquoi ne pas se faire coiffer et acheter la dernière robe tendance ? Pourquoi ne pas se faire un resto et commander le vin que l’on fera déguster chez soi ? Pourquoi le commerce ne s’organiserait pas demain par univers de besoin et d’envie et non plus par code APE ?
Un commerce hybride…

SI QUATRE FONCTIONS FONCTIONNENT…

Le commerce peut-il encore créer du flux seul alors que l’offre est supérieure à la demande ? Ou alors le commerce a-t-il besoin d’habitat, de services non marchands, de lieux de convivialité et d’emplois à moins de 3 minutes pour fonctionner ? Pour nous le (bon) fonctionnement des quatre fonctions (économique, identité, habitat, services) d’une polarité deviendra la condition à l’attractivité durable du commerce…

DISRUPTER

Si le Père Noël sera toujours rouge, le commerce de demain ne ressemblera plus à celui d’hier… Différenciation, rupture, innovation… Pour séduire nous devrons tous disrupter.

STOP AU STATIONNEMENT

Qu’est-ce qui crée l’attraction commerciale, le stationnement ou l’attractivité ? Les places ou l’ambiance d’achat ? Le parking ou l’expérience du shopping ?
Le prix des places ou l’envie de découverte ? Et si on parlait moins de stationnement pour se préoccuper des vrais moteurs ?